Boris

Belooussovitch

1886-1987

Boris Belooussovitch (1897-1987) est une figure marquante de l'art russe de la première moitié du XXe siècle, dont la vie et l'œuvre reflètent les tumultes de son époque. Né à Pinsk, dans l'Empire russe, Belooussovitch se destinait initialement à l'architecture, mais la Première Guerre mondiale et la révolution russe redéfinirent son parcours. Engagé dans la marine impériale, il servit comme officier et fut évacué en 1921 à Bizerte, Tunisie, avec l'escadre russe.

En 1922, Belooussovitch s'installe à Paris, une capitale alors vibrante d'effervescence artistique. Il se forme à la peinture à l'académie de T.L. Soukhotina-Tolstoï, et débute sa carrière en vendant des dessins de tissus à des maisons prestigieuses telles que Paul Poiret et Dior. Cette expérience commerciale influence ses premières créations et l'intègre rapidement aux cercles influents de l'émigration russe.

Durant les années trente, il collabore avec d'autres artistes russes exilés comme L.A. Ouspenski et G.I. Kroug dans l'atelier Vita Bel, fondé par son frère Victor. Spécialisé dans la conception de céramiques et de foulards, Belooussovitch développe une esthétique unique, marquée par une fusion de l'avant-garde russe et des influences parisiennes.

Parallèlement à ses activités de designer, il se consacre à la peinture, réalisant des portraits, des natures mortes et des paysages. Son œuvre picturale est caractérisée par une palette riche et une sensibilité aiguë aux formes et aux couleurs. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il continue à créer malgré les restrictions imposées par le régime de Vichy aux artistes apatrides.

Après la guerre, Belooussovitch renoue avec la scène artistique parisienne. En 1946, il participe à l'exposition « En l’Honneur de la victoire » de l’Union des patriotes russes, et en 1947, une exposition personnelle à la galerie Michel met en lumière ses dernières créations. Il s'implique également dans les décors et costumes de théâtre, notamment pour une production d’Eugène Onéguine en 1955.

À partir de 1952, il expose régulièrement au Salon des Indépendants, affirmant sa place dans le marché de l'art parisien. En 1958, son geste généreux de donation d'œuvres pour la restauration de la cathédrale Alexandre Nevsky à Paris témoigne de son engagement envers sa communauté d'exilés.

Boris Belooussovitch décède en 1987 et repose à Sèvres, près de Paris. Aujourd'hui, ses œuvres sont recherchées par les collectionneurs et les musées, incarnant un pont culturel entre la Russie et la France, et illustrant une époque où l'art transcende les frontières et les crises.

Cette pièce est exposée à la Galerie AB à Paris, spécialisée dans la vente d'œuvres d'art, le conseil en investissement et l'expertise.
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